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Episode 8 : Camélia Barbachi: entrepreneuse et créatrice des deux-rives


Pour notre huitième portrait de notre série, nous rencontrons Camélia Barbachi. Camélia est franco-tunisienne, et à seulement 25 ans, elle a déjà créé sa marque de vêtements éthiques, CHEZ NOUS. Éthique, durable, agenrée et inclusive, sa marque souhaite offrir une alternative à la fast fashion en produisant ses créations dans des ateliers certifiés responsables en France et en Tunisie, et en proposant une gamme de vêtements qui reflètent l’identité méditerranéenne. Ce projet d’ampleur s’est imposé à Camélia à la sortie de ses études, après une thèse sur l’impact de la fast fashion conduite en parallèle d’un stage chez un géant de l’industrie textile. Face à un dilemme idéologique, travailler pour un système dans lequel elle ne croit plus, elle décide de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Sa détermination est le moteur de sa réussite! Et son attachement à sa double culture nourrit ses créations. Convaincue de la richesse et de la complexité de l’identité Méditerranéenne, Camélia souhaite lui donner la visibilité qu’elle mérite à travers ses pièces. En candidatant à l’Académie des Talents méditerranéens, elle souhaitait approfondir ses connaissances sur les enjeux contemporains de la région. Elle y a découvert bien plus! A travers la rencontres des intervenants et des participants, elle a trouvé dans l’Académie, le moyen de s'affirmer en tant que marque indépendante et innovante. Rencontre.






Le Covid, une occasion de se réinventer


Après des études en commerce international et une année de césure au Portugal, Camélia décide d’entamer un MBA en International Business et Management entre les Pays Bas et l’Angleterre. Cette année-là, elle rédige une thèse sur l’impact de la fast fashion à l’aide de l’expérience qu’elle acquiert lors d’un stage chez ASICS à Amsterdam. Une fois diplômée, elle y décroche un contrat de 6 mois avant de se voir contrainte, par la crise sanitaire, de rentrer en France. C’est dans ce climat incertain, sans perspective de voir son contrat être renouvelé, qu’elle se pose la question de ce qu’elle souhaite vraiment faire.


“J’ai réalisé que ce que je faisais était dénué de sens, et que cela allait à l'encontre de mes valeurs personnelles. J’avais besoin qu'elles soient alignées avec ce que je faisais au quotidien.”


Après un an de recherche, et un an d’expérience professionnelle dans l’industrie de la mode, le jugement était sans appel! Son désir de proposer une alternative à la fast fashion s’affirme alors, et devient le moteur de son projet de marque alternative. Sa valeur-ajoutée sera plurielle: d’abord par son inclusivité culturelle, elle représentera des personnes que l’on voit rarement dans les magazine de mode, en particulier d’Afrique du Nord, mais aussi par ses tailles, qui iront du XXS au XXXL et enfin par son genre, puisque l'ensemble des pièces sera non-genrée! Une fois cette idée consolidée, Camélia décide d’aller se former à Bordeaux en création et développement de collection. Et en octobre 2021, elle lance sa campagne de crowdfunding sur Ulule. La marque est lancée!


“On le sous-estime souvent, mais il existe une majorité de personnes sensibles à la question de la mode éthique, et ce, indépendamment de leur origine socioprofessionnelle, de leur niveau d’éducation etc… C’est une préoccupation universelle.”


CHEZ NOUS., l’expression d’une mode méditerranéenne



En se positionnant comme alternative à la fast-fashion, la marque CHEZ NOUS. souhaite produire des pièces respectueuses de l’environnement et des travailleurs, mais également inclusives et qui mettent en valeur la Méditerranée. Le nom de la marque prend ici tout son sens. Les “chez-nous” sont ces franco-tunisiens qui évoluent entre leurs deux pays et qui se trouvent dans cet entre-deux. Inspirée par son propre héritage franco-tunisien, Camélia souhaite célébrer ces identités plurielles, ce multiculturalisme, à travers ses créations.


“L’idée c’est de créer un pont entre les deux rives à travers la mode.”


CHEZ NOUS encourage une consommation plus responsable de la mode sans que cela ne vienne impacter la dimension esthétique des pièces produites. Les pièces designées par Camélia sont ainsi produites dans des ateliers de couture en Tunisie reconnus comme éco-responsables et qui garantissent à leur travailleurs des conditions de travail et des revenus justes. Camélia fait également le choix de cultiver le savoir-faire textile que l’on trouve encore en Tunisie. Elle a pensé la marque, créée l’entreprise et gère aujourd’hui l’ensemble de ses opérations. C’est elle qui pense et dessine les pièces, et qui échange avec les ateliers sur place autours des prototypes avant d’y lancer la production. Pour la distribution, elle passe par une plateforme logistique qui se charge d’envoyer ses pièces dans son réseau de revendeurs et chez les particuliers qui lui commandent des articles en ligne. Mais pour tous les autres aspects du business, c’est Camélia qui est aux manettes! Comptabilité, marketing, business developpement, finances… elle est sur tous les fronts.


L’Académie, l’occasion de rencontrer des méditerranéens de coeur


La participation de Camélia dans le programme de l’Académie était en adéquation avec sa curiosité et son attachement pour la région. En réunissant des porteurs de projet issus de l’ensemble du pourtour méditerranéen autour de ses enjeux contemporains, le programme lui offrait ainsi l’opportunité de questionner son identité méditerranéenne et de penser au futur de cet espace commun. Les différentes masterclass et ateliers ont été l'occasion de questionner les défis environnementaux, sociaux et politiques de la région, et de réfléchir au positionnement du groupe et des projets dans cette espace multiformes.

“On n'envisage plus la Méditerranée comme des pays avec des frontières mais comme un espace commun.”


Lors de la retraite, les participants ont finalement pu se rencontrer et échanger au sujet de leurs projets. Les intéractions en digitales ont très vite laissé place à une synergie naturelle qui s’est installée entre eux à Marseille. Malgré leurs différences, Camélia a trouvé dans ces co-apprenants des valeurs communes et s’est sentie appartenir à un groupe. Alors qu’ils ne se connaissaient que très peu, le groupe a naturellement pris forme.


“C’était très inspirant de rencontrer le reste de la cohorte. Malgré les natures très différentes de nos projets, nous sommes tous mû par la même volonté de créer un futur positif pour la Méditerranée.”


La rencontre de Marseille laisse augurer de belles retrouvailles à Tunis pour la seconde retraite du programme. Pour Camélia, ce sera l’occasion de voir la manière dont les visions individuelles et communes de la Méditerranée auront évolué lors de cette seconde partie du cursus. Ce sera aussi l’opportunité pour elle et Meriem Aouadi, la co-fondatrice de Maft, de présenter au reste de la cohorte une collaboration entre leurs deux projets, née des travaux de groupes à Marseille.



L'enjeu pour l’Académie, au-delà de Tunis, sera de maintenir les liens qui unissent aujourd'hui les membres de la cohorte, et de faire perdurer ce réseau de méditerranéens optimistes!


Merci à Camélia de nous avoir présenter sa marque et la façon dont son projet s’inscrit dans les ambitions de l’Académie!






 
 
 

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